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Mesurer la production de phytoplancton dans l’océan Arctique depuis l’espace

Lorsque nous déployons le CTD-Rosette dans les eaux libres de l’océan Arctique, nous observons souvent un maximum de biomasse de phytoplancton sous la couche de surface. Nos capteurs détectent ce maximum de chlorophylle sous la surface (MCS) à une profondeur à laquelle le phytoplancton peut bénéficier des nutriments présents dans les couches d’eau plus profondes tout en recevant suffisamment de lumière du soleil pour sa croissance. En raison de ces conditions favorables, les MCS contribuent largement à la production primaire de l’Arctique, c’est-à-dire à l’accumulation de la biomasse algale à la fin du printemps et en été. Alors que nous pouvons facilement détecter les MCS avec notre CTD-Rosette pour estimer la production primaire de l’écosystème marin arctique, les MCS restent largement cachés par les satellites de couleur de l’océan, qui sont utilisés pour estimer la production de phytoplancton à de plus grandes échelles.

À l’aide des données océanographiques recueillies à bord du NGCC Amundsen lors de la campagne Green Edge en 2016 dans la baie de Baffin, Lisa Matthes et ses collaborateurs ont étudié l’impact des MCS à différentes profondeurs d’eau sur les estimations de la production primaire de l’Arctique basées sur des données satellitaires. Leurs résultats montrent que les MCS peu profonds, au-dessus de 30 m, sont partiellement détectés par les satellites, ce qui a largement diminué la différence entre l’estimation de la production primaire basée sur les satellites et la production primaire mesurée dans la région. Les conclusions de Matthes et al. soulignent la force des applications de la couleur de l’océan pour compléter les données collectées lors des campagnes sur le terrain et pour surveiller les changements en cours dans l’écosystème marin de l’Arctique.

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