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Descendre du bateau: Reconsidérer la responsabilité de la recherche et la dynamique des connaissances dans le domaine de l’éducation aux océans

La manière dont nous mobilisons les savoirs pour répondre à des objectifs de recherche influence profondément les résultats des projets scientifiques. Des études récentes proposent un nouveau cadre axé sur la collaboration, l’engagement, le respect et la réciprocité, transformant notre façon de produire les connaissances sur les océans.

Mathieu Lamontagne Cumiford (Université de Manchester) et Myrah Graham (Amundsen Science, Université Memorial de Terre-Neuve) remettent en question les méthodes scientifiques distantes et appellent à une responsabilité accrue fondée sur un dialogue authentique avec les communautés locales et les environnements étudiés — en passant notamment du temps « hors du bateau ».

Au cœur de leur argument se trouve le concept « two-eyed seeing » : une pratique encourageant l’intégration de méthodes d’apprentissage autochtones aux méthodes d’apprentissages occidentales. Autrement dit, les scientifiques qui étudient les habitats marins ou les écosystèmes benthiques pourraient passer plus de temps au sein des communautés locales concernées et développer une sensibilité culturelle. Cela implique d’abord d’écouter, puis d’utiliser des outils comme le récit, les dialectes locaux, le jeu et des activités adaptées aux jeunes pour transmettre l’information. Pour soutenir ces idées, les auteurs s’appuient sur leur propre expérience de terrain dans les communautés, où le temps passé a permis de créer des liens de confiance et de donner un sens plus profond à la recherche.

Dans cet article, Lamontagne Cumiford et Graham invitent les chercheurs à dépasser la position dominante de la science occidentale, à se reconnaître d’abord comme des personnes humaines, et à privilégier des approches relationnelles ancrées dans les lieux, notamment en passant un temps significatif « hors du bateau » dans les communautés arctiques.

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