Dans l’Arctique canadien, il peut être difficile pour les chercheurs travaillant à bord de navires de passer du temps dans les communautés. Dans un article récemment publié intitulé « Getting Off the Boat: Re‐Considering Research Responsibility and Knowledge Dynamics in Ocean Literacy », les auteurs Mathieu Lamontagne Cumiford (Université de Manchester) et Myrah Graham (Amundsen Science, Université Memorial de Terre-Neuve) remettent en question les pratiques actuelles des sciences marines dans le Nord.

Au cœur de l’article, on retrouve l’idée qu’une recherche océanographique véritablement efficace repose sur l’établissement de relations interpersonnelles authentiques avec les communautés locales et autochtones, plutôt que de considérer la recherche comme une activité distante ou extractive. Les auteurs soutiennent que passer du temps « hors du navire », au sein même de ces communautés, est essentiel pour comprendre les réalités locales et intégrer des savoirs pertinents aux pratiques scientifiques.

À travers une étude de cas détaillée menée dans l’Arctique canadien, ils montrent que le fait de bâtir la confiance, de collaborer directement avec les résidents et de s’engager au-delà des activités de recherche formelles — par exemple en participant à des événements locaux et en développant des activités de sensibilisation adaptées culturellement — mène à des résultats de recherche plus justes, plus pertinents et bénéfiques pour les deux parties.
Leur expérience démontre que les projets universitaires fondés sur l’engagement personnel non seulement renforcent la qualité des connaissances scientifiques, mais aussi valorisent les perspectives locales, favorisent des partenariats durables et garantissent que la recherche contribue à la fois au bien-être des communautés et à la compréhension de nos océans.