Eureka, le 19 septembre 2025 – Dans le cadre de l’expédition Amundsen 2025, un groupe de scientifiques multidisciplinaires a atteint les îles de la Reine-Élizabeth et la zone marine protégée de Tuvaijuittuq. Le quatrième Leg de cette expédition a débuté le 4 septembre alors que le navire prenait la mer vers les eaux couvertes de glace des régions les plus septentrionales de l’archipel arctique canadien, une première pour le brise-glace de recherche depuis plus de 20 ans d’opérations.
« C’est la première fois que le NGCC Amundsen navigue dans ces eaux, ce qui représente une occasion vraiment unique. En tant que scientifique spécialiste de la glace de mer, je suis particulièrement intrigué par la glace pluriannuelle qui se retrouve dans cette région, en provenance de l’océan Arctique. Il s’agit de l’une des glaces les plus anciennes et les plus épaisses de l’Arctique. », déclare David Babb, chercheur associé au Centre d’observation de la Terre (CEOS), Université du Manitoba.
Le programme Queen Elizabeth Islands Survey est dirigé par l’Université du Manitoba et Pêches et Océans Canada. Il vise à acquérir des connaissances sur les voies d’eau douce, les interactions entre la glace et l’océan, l’évolution des conditions de glace et les pressions existantes sur l’écosystème dans une région qui a rarement fait l’objet d’échantillonnages scientifiques. La présence d’une glace de mer épaisse et pluriannuelle limite habituellement l’accès à cette région éloignée, mais une préparation minutieuse et une adaptation aux conditions sur place ont maximisé les chances de succès de ce programme innovant.
« Jusqu’à présent, les connaissances sur les nombreuses composantes de l’écosystème de cette région reposaient davantage sur des hypothèses basées sur des observations effectuées dans d’autres régions arctiques. Grâce à un navire scientifique entièrement équipé comme l’Amundsen, nous pouvons enfin procéder à une caractérisation approfondie de cette glace de mer et de cet environnement océanique qui connaissent des changements rapides. Les nouvelles données nous aideront à identifier les espèces clés et leur capacité à résister à des pressions croissantes. », mentionne Lisa Matthes, Scientifique à Pêches et Océans Canada.
À bord de l’Amundsen, les scientifiques ont mené diverses opérations avec l’aide de l’équipage de la Garde côtière canadienne. Les équipes scientifiques ont pu échantillonner de la glace de mer, cartographier des fonds marins, prélever des carottes sédimentaires, des échantillons d’eau et faire l’étude des différentes espèces du réseau trophique arctique. Des relevés des îles de glace éloignées et des glaciers qui se détachent dans les fjords de Tuvaijuittuq ont également été effectués afin de suivre les mouvements de la glace et de compléter l’étude multidimensionnelle de l’Extrême-Arctique canadien et des îles de la Reine-Élisabeth. Ce programme vise à fournir une base de référence complète pour les travaux futurs dans cet environnement en changement et cet écosystème unique qui reste recouvert de glace de mer pendant une grande partie de l’année. Il permettra à la communauté scientifique d’acquérir de nouvelles connaissances sur cette région peu visitée et alimentera les prévisions futures concernant l’écosystème dans la zone de glace permanente dans un climat plus chaud.
La quatrième Leg se terminera à Resolute Bay par une journée scientifique le 2 octobre. Les scientifiques participant au programme des îles de la Reine-Élisabeth profiteront de l’occasion pour visiter l’école de la communauté afin de partager leurs dernières observations et donner un aperçu de leurs activités scientifiques.